Pol Vandromme, un nom symbole de la liberté de penser
Pol Vandromme (1927-2009), journaliste et écrivain belge, a été l’un des plus brillants critiques littéraires de sa génération. On ne lui doit qu’un seul roman, « Un été acide » qu’il accepta de confier à un jeune éditeur, Marc Laudelout, en 1961. Un peu comme si la fréquentation des grands écrivains dont il faisait le miel de la cinquantaine de livres qu’il a publié lui interdisait de se confronter à eux. C’est un regret que ses lecteurs porteront éternellement car Pol Vandromme était un grand écrivain. Et sa matière de prédilection, était puisée à la lecture des autres écrivains. Préférant très vite les voies de traverse et la fréquentation des anticonformistes de l’après-guerre il consacre ses premiers livres aux « hussards », Haedens, Blondin, Vialatte, Nimier, Perret, Déon et Mohrt mais aussi prouvant que le conformisme lui était étranger, il publia des ouvrages sur Céline, Brasillach, Drieu. A l’inverse montrant qu’il n’était prisonnier d’aucun clan et d’aucun conformisme idéologique, il écrivit des pages admirables sur Sartre et sur Roger Vailland, et alors qu’on lui commandait un ouvrage à charge contre Françoise Sagan il le transforma en éloge car lui même avait été transformé par l’œuvre et même par le personnage. Anticonformiste, rebelle, ne participant d’aucune coterie il était plus sensible au style qu’aux idées. Ça ne signifie pas qu’il n’en avait pas mais né à la critique alors qu’une chape de plomb idéologique pesait sur Saint-Germain ,des Près, il avait choisi son camp : celui de la littérature. Celui qui se définissait comme un « citoyen de littérature française » fait souffler sur notre association ,placée sous son égide, un vent d’extrême liberté.